Pourquoi "The Dark Side Of The Moon Redux" de Roger Waters m'emmerde

Pourquoi « The Dark Side Of The Moon Redux » de Roger Waters m’emmerde

The Dark Side of The Moon Redux est une tentative ratée et opportuniste visant à panser les plaies d’un égo malade. Une belle pelletée de bonnes idées gâchées.

On aurait pu s’attendre à un coup de maître de la part du légendaire Roger Waters, qu’on ne présente plus. Membre fondateur de Pink Floyd, auteur de la magnifique « Money » (jetez moi The Wall en l’air, c’est Money la meilleure chanson de Pink Floyd, diantre!), arrangeur de génie, musicien avant-gardiste, bref, les superlatifs manquent pour décrire Roger Waters. On vous fait croire sur ce disque qu’une version plus calme et plus acoustique aurait pu vous faire transporter. Mais la vérité n’est pas celle-ci. On peut même parler de ratage monumental. Avec « The Dark Side of The Moon Redux« , on se retrouve à devoir composer avec un squelette dépouillé de toute richesse. Si la refonte peut apporter du sang neuf, force est de constater que cela devient assez bavard dans ce cas de figure. Dans cette histoire, il n’est pas question que de musique mais aussi de composer avec l’égo surdimensionné d’un artiste : Roger Waters himself. Membre fondateur de Pink Floyd, il est de notoriété publique qu’il n’a aucune sympathie pour ses anciens membres et qu’il tient à loisir des propos controversés. Désireux de réécrire proposer une autre histoire à un album précurseur, il ne fait que mettre les pieds dans le plat. Ce qui aurait pu être une relecture intéressante d’un grand disque n’est qu’une tentative ratée de sauver les meubles. Derrière un ratage, se cache aussi une guerre d’égos, le sacro-saint argent et la crédibilité artistique.

Et autant le dire d’emblée, en terme de réédition, The Dark Side of The moon Redux est une histoire bien triste à éluder. Mais comme tous les échecs, il y a également des choses positives à en tirer.

Pourquoi "The Dark Side Of The Moon Redux" de Roger Waters m'emmerde

La refonte, cheval de Troie artistique?

L’histoire de la musique, longue comme le bras, regorge de drames et de scandales dues à des refontes un peu trop poussées, de disques légendaires. Parmi ces exemples, on peut citer le « Let It Be… » des Beatles, en version « naked » (nue) dépouillée des orchestres lourdingues de Phil Spector que John Lennon détestait. Ou encore les réenregistrements des disques de Metallica en 1999 qui causa une césure au sein du groupe et l’incompréhension des fans. On peut citer aussi la célèbre chanson « Stairway To Heaven » de Led Zeppelin, que le groupe Spirit reprit en version instrumentale, « Taurus« , pour bien expliquer à tous que la partie guitare avait été écrite par leurs soins, puis volée… Une horrible histoire, célébrée par une grosse bataille juridique commencée en 1971, et qui s’acheva… en 2020. D’autres cas sont a noter, plus originaux. Comme la ressortie de presque tous les albums de Taylor Swift en « Taylor’s Version » par exemple. Ces albums sont ressortis pour contrer les exactions dégoûtantes d’une crapule appelée Scooter Braun. Homme d’affaires proche de Kanye West, il rachète alors le label Big Machine Records et le revend à un fond d’investissement, ce qui dépossède Taylor Swift de racheter ses droits justement. Les « Taylor’s Version » s’avèrent être intéressants dans leur réécriture et incluent même des nouveautés bienvenues pour les « Swifties » du monde entier. Un cas positif de refonte, couplée à une volonté de se réapproprier son travail tout en satisfaisant les fans du bien fondé de la pratique. Jusqu’ici tout va bien.

Mais la refonte est un peu l’équivalent de la guerre de Sécession, avec une opposition Nord / Sud qui fait encore rage aujourd’hui. Mis à part le contexte de Taylor Swift que je considère comme positif, l’histoire ne nous a pas offert de belles opportunités de refonte. Comme les exemples cités plus haut, la refonte était vue par certains puristes comme 1/ une belle opportunité pour se faire de l’argent, 2/ essayer de gommer les « bobos » pour rajouter des trucs un peu inutiles par devant. Dans le fond, ils n’ont pas tort. The Guardian se feint d’un article équivoque sorti en 2018 « qu’est ce qui prend les artistes de remodeler leurs albums? ». L’article souligne avec justesse la mode des anciennes gloires de « dupliquer » leurs succès d’antan à la sauce moderne pour coller plus à l’époque. Kate Bush publia « Director’s Cut » en 2011, ensemble de maquettes issues de The Sensual World ou The Red Shoes, avec des arrangements plus en accord avec son goût actuel. Scandale dans le milieu de la pop ou tout est plus ou moins figé. A l’ère du streaming pourtant, et son besoin de toujours étoffer un catalogue toujours plus conséquent, la refonte apparaît comme un sanctuaire. De nouvelles chansons, de nouveaux horizons et de nouveaux auditeurs. Mais à quel prix?

Aussi étrange que cela puisse paraître, ce genre de pratique existe depuis longtemps dans le métal. Il n’est pas rare que des débutants enregistrent avec les moyens du bord leur musique, puis, le succès aidant, réenregistrent le tout avec plus de moyens. Avec plus de puissance, plus de force qu’auparavant. Mais on peut rarement citer de bonnes surprises. En 2014, le groupe américain de trash métal Flotsam & Jetsam ont revisité leur album No Place for Disgrace. Problème, métal ou non, le résultat n’a pas été à la hauteur des fans. L’Encyclopaedia Metallum s’est feint d’une explication ironique en forme de « fuite artistique ». On peut citer aussi l’envie de refaire revivre ses classiques à la nouvelle génération. Des groupes comme Def Leppard, Electric Light Orchestra ou encore Squeeze ont balayé leur catalogue et réenregistré leurs classiques aussi proches que les originaux. Même si une telle décision fait hausser les sourcils, on peut saluer la nécessité de captiver un autre public.

Mais bien entendu, les piécettes sonnantes et trébuchantes sont aussi une bonne excuse de refaire un album. Dans le temps jadis, les maisons de disque étaient toutes puissantes, disposant des droits à long terme des enregistrements de leurs protégés. En 1993, le groupe Suicidal Tendencies avait refait une seconde version de leur premier album car pas assez soutenu par leur major, Frontier Records. Squeeze, parlons d’eux encore, invitent même les pubards et agences de com qu’ils étaient « ouverts » aux opportunités commerciales pour gagner des droits décents sur leurs chansons. Pour sûr. Mais cela permet de grandes dérives, comme avec Ozzy Osbourne. En 2002, les rééditions de Blizzard of Ozz et Diary of a Madman furent réenregistrés… sans la participation de Bob Daisley et Lee Kerslake. Pourquoi ? L’argent, encore, les deux lascars ayant fait équipe pour poursuivre en justice leurs bosss pour royalties non payées. En réponse, on gomma leur présence dans la réédition des albums. Pour se dédouaner, Sharon Osbourne, compagne d’Ozzy, affirmait que le caractère de Kerslake et Daisley était abusif et injuste. Le scandale fut retentissant et l’issue, malheureuse pour les deux partis. Kerslake et Daisley perdirent leur procès sans dédommagement, Sharon et Ozzy furent lourdement critiqués pour leur vindicte, et les éditions ultérieures furent reprises à l’identique. Un coup de glaive dans l’eau et beaucoup de bruit pour rien donc. 

Avec ces affreuses histoires, on peut comprendre que la refonte essuie beaucoup de revers. Arracher aux maisons de disque la liberté artistique, reprendre le contrôle de son travail, et gagner de l’argent dessus, les intentions sont louables. Les exécutions un peu moins. Hélas pour nous, The Dark Side of The Moon Redux boxe dans une autre catégorie. L’album se paie le luxe d’y ajouter ce que je déteste le plus dans la musique en général : l’égo.

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The Dark Side of The Moon Redux : crise d’égo

Qu’on soit bien clair. Les personnalités problématiques sont aussi légion dans le domaine de la musique. Sur CERTAINS cas (j’insiste lourdement là dessus), il peut y avoir une séparation possible entre l’artiste et son travail. Mais il faut avouer qu’à partir d’un certain stade, c’est pratiquement impossible. Waters n’est pas un enfant de choeur, et il le sait très bien. Le documentaire édifiant de « The Dark Side of Roger Waters » produit par la BBC en est un bon exemple. Dépeint comme un antisémite, du genre lourdingue dangereux, Waters n’a décidément pas le beau rôle et les témoignages sont édifiants. J’en arrive au point problématique de cette critique : son égo. Car celui de Waters pourrait être un château en or style Neuschwanstein niché sur une colline en or massif. Que l’on soit bien d’accord sur ce nouveau point, être le leader ou tête pensante d’un des groupes les plus influents de la musique ne vous donne pas le droit d’être lavé de tout soupçon. Voilà c’est dit, les commentaires sont là pour vous écharper. C’est au mieux, marrant comme une blague d’un enfant de 5 ans, au pire horripilant et franchement ennuyeux comme pas permis. The Dark Side of The Moon Redux est une tentative ratée de réécrire un album qui n’avait franchement pas besoin de l’être. Pink Floyd s’était séparé à raison de cet individu problématique en raison de son égo surdimensionné. Oser dire que ses coéquipiers n’avaient jamais réussi à écrire un seul hit est énorme comme un cratère lunaire. Et énervant. Des tas de preuves historiques (avérées), prouvent que The Dark Side of The Moon est une oeuvre collective, écrite à plusieurs, une synergie de groupe quoi, qui a été un grand moment dans l’histoire de la musique. Tout le monde est au courant depuis la naissance de la Terre que Waters a peu influé sur les compositions et les arrangements, même si 99% des paroles de l’album sont de lui. Et pour Waters, au fond, cette idée que ce n’est pas que lui qui a fait tout ça doit l’ébranler. Mais je vais le dire honnêtement : on s’en fout. Voir ci dessous la vidéo de The Needle Drop, assez grinçante, sur le melon énorme de monsieur Waters.

Oui on s’en fout. The Dark Side of The Moon appartient à l’Univers maintenant, que cela lui plaise ou non. Mais Waters lui ne l’entend pas de cette oreille et préfère refaire tout à sa sauce. Si je devais faire l’impasse sur le fait que je n’aime pas, au fond, la refonte, j’aurai pu dire pourquoi pas. Mais ce n’est pas le cas ici. Car on commence mal cette histoire avec l’égo qui envahit un album qui n’avait rien demandé. Autre chose : l’album n’est pas incroyable. Pire même, c’est assez nul. Hein? Comment? Mais Roger Waters? Ah ? Parce que s’appeler Roger Waters vous donne le sacro-saint pouvoir de ne pas faire de la merde? Oh ‘scusez j’étais pas au courant alors! Prenons donc le problème à bras le corps et osons dire la vérité : cet album est nul. C’est bien rentré maintenant? Alors pourquoi est-il si nul? Déjà la volonté de tout refaire est assez discutable, comme pour dire que l’on est un Dieu vivant capable de vie et de mort. Certes, égo d’artiste à la con alors. Et maintenant le côté musical. Et bien… un micro, une voix distendue, quelques arrangements vaporeux et hop, vous avez plié en 1h25 tout l’album. Et avec moins de temps prévu pour verser une larme sur le remix inutile de « Money« .

« Speak to Me« , un monologue vitreux comme intro, une vague guitare inspirée dans « Breathe« , « On The Run » un discours ennuyeux comme pas possible, « Time » un poil plus inspiré. La torture continue encore avec « Great Gig In The Sky » avec parlotte et peu d’inspiration en vue, et l’horrible revisite de « Money » en guise de cerise sur le gâteau. Je continue? Non, plus d’envie, sauf de hurler bien sûr. Bien entendu, la guitare de pro est toujours là, les arrangements fonctionnement (pour peu qu’ils y en a), la voix suave et grave de Waters en impose (parfois oui, parfois pas du tout). Mais il faut se rendre à l’évidence : ce n’est pas suffisant. Du tout même. On oscille entre le travail d’étudiant et la prose minimale d’un agrégé de musique. C’est la cathédrale de Séville sans les fondations, le canal de Suez sans le canal. Mais ce n’est pas ça le pire. Le pire de tout, c’est de se dire que l’album ne méritait pas une telle refonte. Je m’explique. The Dark Side of The Moon était un condensé réaliste et foudroyant sur le monde moderne et ses névroses (l’argent, la vieillesse, le boulot, la routine humaine), c’était fort et c’était beau. Ici, on a une pâle copie. Une sorte de délire parano sur une star sur le déclin, dénuée d’inventivité et de force. Et qui se contente d’ôter la viande du poulet pour en exhiber la carcasse molle et triste. Voilà tout l’héritage de The Dark Side of The Moon, résumée en 48 minutes vite pliées, qui dégoûtera le fan le plus hardcore à mon sens.

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The Dark Side of The Moon Redux : le vrai problème

J’aurai pu, à certains égards, avoir un semblant de compassion pour ce genre de test artistique. Mais passé un certain stade, il faut arrêter de prendre les gens pour des idiots. Ce genre de disque fait hélas partie de ces tentatives pour ruiner le peu d’amour propre des fans de Pink Floyd. Une refonte dans un tel contexte aurait été une bonne opportunité pour faire découvrir à la jeune génération le rock d’antan. Encore fallait-il y ajouter un supplément d’âme. Mais Waters dans sa mansuétude avait-il pensé que seul son nom et son talent, indéniable, allaient suffire pour publier une galette convaincante. Mais ce n’est pas le cas. Du tout même. Quel est le problème ? Déjà, l’idée de refonte en elle-même comme expliquée plus haut. Une refonte implique de « refaire » une musique déjà réalisée pour que cela colle mieux aux attentes du maintenant. On peut donc dire que de ce côté là, c’est mort. TDSOTM Redux est ennuyeux à mourir, maigrichon, sans chanson notable, donc une pâle copie de l’original. Lire un discours peu inspiré sur la fin du monde ou l’argent d’une voix monocorde ne suffit pas à donner à l’album un peu de vie. Désolée, Waters. On ne reviendra pas sur ce viol auditif (je suis en forme aujourd’hui décidément!) de « Money« , qui est une insulte à ce qu’était la chanson en son temps. A savoir la meilleure chanson de Pink Floyd (débat clos!!), une vraie critique sur un monde moderne versé dans le capitalisme, l’égoïsme de la société et tout ça. Plus rien de tout ça dans cette version. Trop de minimalisme tue le minimalisme. Et le minimalisme ne pardonne pas la médiocrité.

Il reste la problématique de l’égo, et là tout s’effondre. Waters, au culot effroyable, s’accapare toute l’oeuvre de Pink Floyd sans se soucier ce que peuvent penser les fans. Un point fâcheux qui ne passe pas. J’aime toujours Alex James de Blur mais je n’oublie pas qu’il a mordu le cul de Miki Benrenyi, chanteuse de Lush. J’aime beaucoup Damon Albarn, mais je n’oublie pas qu’il affirme sans peur que Taylor Swift n’écrit pas ses chansons (au secours). Doit on excuser de tels comportement je vous le demande ? Non. Être le leader d’un groupe important ne vous donne pas l’excuse d’être parfait. Ce qui aurait pu être un détail empoisonne tout le disque sans qu’il ait rien demandé… triste. Surtout que Waters se montre volontiers excessif au point d’être parfois viré de ses propres concerts : Francfort a failli le faire passer à la trappe pour propos antisémites. Non seulement Waters ne vous respecte pas, mais il ne se respecte pas lui-même. A ce stade là, tout espoir semble perdu.

Forcément, difficile de ne pas parler d’argent dans cette équation. Pour quelqu’un qui se dit anti-système et diffuse volontiers des messages de liberté quand on aime autant l’argent, c’est fort de café. N’oublions pas que Waters est connu pour ses tournées solo très lucratives : celle de The Wall lui a rapporté 459 millions de dollars… presque autant que celle de The Dark Side Of The Moon justement. Doit on préciser qu’il a sorti l’album en plein 50 ans de TDSOFTM en plus ? Un classement de 2012 le faisait figurer parmi les chanteurs les mieux payés juste derrière Dr Dre! Et ne parlons certainement pas de fraude fiscale car Monsieur Waters a tout hébergé dans des paradis fiscaux en compagnie d’une certaine… Shakira. Aurait-il la mémoire courte? Si même l’argent aurait pu le motiver? Qu’est ce qui motive une telle sortie d’album dans ce cas? Trop de contradictions tuent les bonnes intentions. Et les contradictions ne pardonnent pas la loyauté et une certaine éthique de travail. Même quand on s’appelle Roger Waters.

On peut l’avouer facilement : The Dark Side Of The Moon Redux pose un problème éthique, plus que musical au fond. Car aucune loi sur Terre n’interdit un artiste à refaire toute les refontes de l’univers. Ni à revisiter de façon discutable un catalogue déjà bien fourni de sa part. Un artiste plus jeune que Roger Waters ou avec moins de bouteille aurait pu se fourvoyer à faire une revisite façon débutant, que j’aurai presque trouvé ça drôle. Mais dans ce cas, c’est pratiquement impardonnable. Waters n’arrive même pas à pousser la chansonnette en se persuadant peut être que de faire du slam pourrait sauver les meubles. Ses arrangements, splendides au demeurant (quand même), n’ont pas la force adéquate pour soutenir un tel édifice. L’ambiance qui se veut réfléchie et profonde, est morbide et désespérante. La sobriété vantée comme argument marketing infaillible, a tué toute folie dans le processus. Oui vous l’aurez compris, ces dernières phrases ne sont pas très positives. Toutefois, comme cité plus haut, des éléments positifs sont à retenir de toute cette affreuse histoire.

Déjà, gros ou petit, magnifique ou problématique, un égo ne devrait certainement pas tuer une intention artistique. Autre chose, on ne devrait pas tout accepter pour l’argent et une gloire qui n’existent que dans des fantasmes. Encore, il est important, parfois (très souvent), laisser les choses telles qu’elles sont. Si je ne critique pas plus durement Taylor Swift sur sa ressortie de ses albums, c’est parce qu’il y a un désir de se réapproprier un travail qui a été volé. Il y a une vraie raison, surtout que Swift, généreuse avec ses fans, rajoute des inédits et fait passer la pilule un peu plus facilement. Ici, rien du tout. Waters nous balance une fin de repas où tout a été prémâché, régurgité et jeté sur les débris de la table. Plutôt désolant de la part d’un grand nom de la musique. Et tout ça pour quoi au fond? Pour réécrire l’histoire de la Musique avec un grand M. Qui profère des insultes antisémites et déteste Bono. Comme message pour la jeune génération, ça n’arrange pas les choses. Et que dire de la place de l’argent, qui semble avoir tout phagocyté et pollué tout un album pourtant anti-système (??). Les piécettes sonnantes et trébuchantes ont eu raison de ce qui restait d’intégrité visiblement. Pour une fois, les critiques n’ont pas été dupes. « Ennuyeux », « problématique », ou encore « capitalisant » sont les mots qui reviennent souvent. A raison. 

La conclusion est logiquement amère et déceptive. Pourtant, TDSOTM Redux est un cas d’école de ce qui ne faut pas faire quand on est au sommet de la montagne. Vous voyez les enfants, il y a toujours pire que Kanye West. Et au moins lui il fait de la meilleure musique, plus profonde et plus sensible (parfois). Revisiter un grand disque qui n’avaient franchement pas besoin de ça, c’est inutile. Surtout quand cela est exécuté de façon aussi monacale. Les enfants, soyez francs avec vous-même. N’essayez pas de tout réécrire à votre sauce comme un chien qui pisse sur un buisson. Ne faites pas tout pour l’argent. Ne faites pas votre boomer et essayez de voir au dela de que vous voyez même si c’est plutôt difficile. 

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