Robbie Williams – Sing When You’re Winning : Pop rule the UK - Alworld.fr

Robbie Williams Sing When You’re Winning : Pop rule the UK

Sing When You’re Winning de Robbie Williams, c’est Robbie Williams en pleine gloire. Amour britannique, excès, hits en puissance et sexe, le combo parfait pour un album bien ancré dans les années 2000.

Année : 2000 | Label : EMI | Genre : Pop

Dans sa toute nouvelle cuisine hi-tech, Robbie Williams va tenter quelque chose. La gloire et le stupre n’ont pas encore grimé l’Anglais en vieux beau aux tendance swing. En 2000, Robbie est un jeune loup pressé de se faire les dents sur de nouvelles directions, lui faisant oublier sa rupture avec Nicole Appleton (All Saints). Quoi de mieux que de remettre au goût du jour une Britpop moribonde depuis 1998? Mais comment imposer une nouvelle pop lorsque Britney Spears et son armée de lolitas y ont ajouté une grosse dose de sucre dedans ? Comment faire oublier ces télé-crochets qui font des ravages dans les cerveaux de la jeunesse occidentale, leur faisant oublier les grands classiques le temps d’une reprise nullissime de Unchained Melody ?

Robbie ne se démonte pas. Après Life Thru Lens et I’ve Been Expecting You (cartons mondiaux), il n’est plus à un succès prêt il faut dire. Alors il voit les choses en grand en s’entourant ni plus ni moins que des meilleurs producteurs du moment à savoir Guy Chambers et Steve Powers. A eux deux, ils ont produit plus d’une trentaine d’artistes d’horizons divers comme Blur, Kylie Minogue, Mark Ronson, Diana Ross, Andrea Boccelli, Katie Melua ou encore Caro Emerald. Rien que des inconnus donc…

Le résultat fut, à la sortie de l’album, à la hauteur des attentes des fans. Frais, énergique, festif sans être lourd, pour Robbie WIlliams, Sing When You’re Winning est un album du nouveau millénaire, combinant avec intelligence les vieux classiques avec une pop plus moderne, plus ancrée dans le présent. Au milieu des hits comme Rock DJ, The Road To Mandalay ou le très beau Let Love Be Your Energy, les fantômes du rock psychédélique, des Who et même d’Elton John planent tout au long du disque.

N’oublions pas, comme toujours chez Robbie, son goût immodéré de la mise en scène. La jaquette de l’album a été réalisée par le photographe anglais Paul M. Smith, puis arrangée par Tom Hingston, graphiste attitré de l’artiste. On voit Robbie en fan de football un peu lourdaud, entouré d’autres clones aussi niais que lui. Critique sans fard d’un certain charme made in England ? Les photos du livret sont assez révélatrices du mauvais goût (volontaire) de Rob, voyez plutôt :

Robbie Williams – Sing When You’re Winning : Pop rule the UK - Alworld.fr
Fin de soirée glauque entre potes
Robbie Williams – Sing When You’re Winning : Pop rule the UK - Alworld.fr
Bernard Tapie is not dead
Robbie Williams – Sing When You’re Winning : Pop rule the UK - Alworld.fr
Bernard Tapie is not dead

Muscles, larmes et tendresse larvée

Sing When You’re Winning, c’est une pelletée de clips inoubliables. Robbie Williams déploie l’artillerie lourde pour bien faire passer le message. Vous vous souvenez de Rock DJ? Ce beau gosse au milieu d’une foule de jeunes femmes indifférentes à son charme (ça va pas non?) et qui finit par se dépoiler aussi simplement qu’il achète du pain à la boulangerie? Et la fin? Oui, ça a été amicalement coupé à la truelle par MTV et toutes les chaînes musicales de l’époque, mais sachez, afin ne ne pas choquer les esprits puritains, que Robbie révèle toute son anatomie au sens littéral du terme. Si ce n’est pas charmant tout ça. A noter, un clip façon kaléidoscope pour Kids, avec une sensuelle Kylie Minogue, une parodie de documentaire de formule 1 dans Supreme, une vision désenchantée du couple dans EternitySing When You’re Winning livre une vision cynique et désabusée des années 2000. Entre beuveries, orgies et misère, subsiste un fragile espoir.

Et tout de suite une sélection de clips délicieux qui confirment que Robbie Williams a non seulement de l’inventivité, mais aussi une sacrée audace. C’est pas tout le temps qu’on voit un mec enlever sa peau pour séduire des femmes …

Rock DJ (attention contenu adulte)

Un Robbie William lassé d’être un mec oublié par une armée de femmes indifférentes (bah voyons) fait littéralement tomber la chemise au sens hard du terme. Clip censuré partout sur Terre avant 23h, Rock Dj sous son vernis bon enfant est d’un humour radical et très noir, dans la pure tradition british. Le travail du réalisateur Vaughan Arnell gagnera malgré les polémiques et la censure le prix du Clip de l’Année aux Brit Awards 2001.

Supreme

Amateurs de vitesse pure et de gros cubes (référence à Monsieur Manatane, merci merci), vous adorerez ce clip qui est un pur hommage à Jackie Stewart, le « Flying Scot » légendaire gagnant des plus grandes courses de racing des années 60. Robbie joue son rival, Bob Williams, et s’entraîne dur pour pouvoir le moucher. Mais tout se terminera par une sombre histoire de… diarrhée. Je continue ? Un impressionnant travail de montages vidéo vintage, d’extraits de celluloïd de 35mm avec des effets de montage so 60’s en splitscreen et un grain d’image sale au teint jaunâtre. 

Eternity

Sous des airs de comédie anglaise, Eternity dépeint une fête qui tourne mal. Enfin fête où nos orifices sont tous remplis par des personnes des deux sexes (ou trois sexes, voire quatre avec les non-binaires, les trans, les asexués, les… bref), et aussi les trous de nez avec des poudres immaculées qui font rire. Robbie dépeint ces débordements avec son sarcasme habituel et une bonne dose d’autodérision. Romantiques s’abstenir.