Les meilleurs EP des années 2010
Et voici une petite sélection des EP les plus phénoménaux des années 2010, bien classés, bien coiffés, prêts être montrés aux plus gentils d’entre vous. Mais attention aux apparences : un bon EP ne fait pas forcément un bon LP. Le contraire existe aussi. Sur ce, bonne découverte.
Nick Murphy – Missing Link
Année : 2017 | Label : Future Classic | Genre : Electro
De tous les coups de poing assénés cette décennie, celui-ci fut particulièrement rude. Chet Faker, alias Nick Murphy, à défaut de sortir un disque, nous sort un EP d’une élégance rare. Missing Link, ou le chaînon manquant entre l’électro grave de Massive Attack et le rock furibard des années 90. Tout est comme dans un rêve : Your Time et son chant d’outre-tombe magnifié par le producteur Kaytranada, la guitare sale de Bye, la froideur implacable de I’m Ready, le tragique Forget About Me, la beauté ténébreuse de Weak Education. Un EP en majesté parlant de sujets difficiles comme l’addiction ou la solitude. Une découverte d’une beauté exceptionnelle, de quoi illuminer ces meilleurs EP des années 2010.
Kelela – Hallucinogen
Année : 2015 | Label : Warp | Genre : R’n’B / Electro
Mais comment diable une chanteuse noire a-t-elle pu convaincre le label Warp de sortir son EP chez eux ? Le talent. Et un sacré bagou. Dans Hallucinogen, on suit le début le milieu et la fin d’une relation amoureuse. Autant dire que la chronologie révèle son lot de dureté, de réalité et de tristesse. Mais Kelela a suffisamment de ressources pour délivrer tout ça avec conviction : A Message et sa douceur crémeuse, Gomenasai et ses beats électro tranchants, le sublime Rewind, le rétro 90s de All The Way Down, Hallucinogen et sa bizarrerie de métal et d’acier, The High et son conclusion difficile, aux beats lents et lourds. S’ensuit une partie Remix d’une rare qualité, et que je vous laisse apprécier.
Darkel – The Man of Sorrow
Année : 2015 | Label : Prototyp Recording | Genre : Electro
Jean-Benoît Dunckel avait tenté l’aventure en solo il y a près de neuf ans et c’était plutôt réussi. Ici, place à des nappes sonores alanguies et mélodiques qui semblent communiquer avec les nuages. Darkel reprend du service avec le film « Summer » dont il a signé la BO. The Man Of Sorrow est en trip atmosphérique, qui s’attarde parfois sur les sentiments humains. L’exceptionnelle ballade du même nom, aux chuchotements presque érotiques, True Lover et son piano de douceur, les facéties folk de One Million of Years, la curiosité organique de Satanama, où bruit une nature bienveillante et chaleureuse. C’est un poème riche aux accents électro que nous livre ici Darkel, étrange et pluriel, qu’il est difficile de détester.
Florrie – Experiments
Année : 2011 | Label : Autoproduit | Genre : Electro Pop
Et si entre deux lionnes (Kylie Minogue et Roisin Murphy), il existait des alternatives ? Vous savez, ces meilleurs EP des années 2010 ont vu de tout. Alors je peux vous présenter Florrie, jeune mannequin anglaise qui fut l’égérie de « Nina l’Elixir » et qui nous démontre qu’elle sait jouer de la batterie et qu’elle chante très bien. Dans Experiments, tout est classe, élégance et chic. Speed Of Light et son refrain entêtant, Experimenting With Rugs et sa douceur électro, What You Doing This For ? entraînant et mélancolique, le charme 80s I Took A Little Something, Begging Me électrique, le coup de stiletto dans la figure She Always Gets What She Wants, sublime de féminité et d’une fraîcheur instantanée. Un vrai coup de frais dans la morosité ambiante.
FKA Twigs – M3LL155X
Année : 2015 | Label : Young Turks | Genre : Rap / Electro
Magdalene était hermétique et LP1 d’une étrangeté toute relative. Mais M3LL155X est un cas à part, une curiosité électro et R’n’B, qui recelle de trésors inavoués. Et on affectionne le bizarre, ici, dans les meilleurs EP des années 2010. Un véritable mélange des genres qui se transforme en matière organique, vivante. L’époustouflant Figure 8, la rythmique contagieuse de I’m Your Doll, le s beats de glace et de feu de In Time, Glass & Patreon et son rythme saccadé, Mothercreep et sa voix flippée, à la recherche de sécurité. FKA Twigs est devenue en quelques disques la preuve vivante d’une mutation nécessaire du R’n’B, où l’électro et le ragga ne sont plus honteux. Ici, tout trouve sa place dans une harmonie sonore bienveillante.
DeathByRomy – Love U To Death
Année : 2019 | Label : Capitol Records | Genre : Pop
On peut remercier Billie Eilish et consorts pour avoir permis à une nouvelle génération de filles énervées au look goth revendiqué de faire des prouesses. Ce qui aurait pu être honteux voire impensable, était devenue indispensable pour les labels. Du moins ceux qui sont curieux, mais qu’importe. La pop énervée de I Feel Like A God, la ballade écorchée de Love U To Death, le somptueux Let Me Fall, Sleep All Night et son influence pop pour ados un brin dégénérée, l’impressionnant Diamond Tears, ou encore le déjà culte Problems, où le clip montrait des parents paumés face à une progéniture vivace. Une magnifique preuve d’un talent indéniable et peut-être la découverte d’une future star en devenir…
Data – Soldier’s Flag
Année : 2014 | Label : Ekler’o’shock | Genre : Electro
Une petite pépite électro sortie en 2014 sur le label Ekler’o’shock. A bas les impressions de patriotisme en voyant ces balles sur la jaquette : Soldier’s Flag est un hymne à la paix et à l’amour. La chanson Soldier’s Flag possède la marque catchy des grands hits à venir. Patriots et son clavier en mode orgue, délicieusement entêtant, le swinguant et téméraire Desert Eagle version série B américaine. Un peu d’Amérique dans une électro française classe et originale. On appréciera les remix de Soldier’s Flag par Bottin et The Reflex Revision. Si l’on pensait que les Français n’étaient plus capables de marcher dans les lignes de Benjamin Diamond, ce EP prouve le contraire !! Allez, une pépite de plus dans les meilleurs EP des années 2010.
Ashnikko – Hi, It’s Me
Année : 2019 | Label : Digital Picnic | Genre : Rap / Electro
Que se passe-t-il lorsqu’une fille se teint les cheveux en bleu et rappe avec une rage qu’on a rarement vu ailleurs ? Elle peut rester un objet de curiosité ou bien prendre son courage à deux mains et faire confiance aux nouvelles technologies. C’est donc cette année que sort Hi, It’s Me (salut c’est moi en mode tueuse de garçons). Mais gare à ne pas se fourvoyer. La poupée aux cheveux outremer balance un flow dévastateur aux paroles cruelles : Hi It’s me, et son rap cru, Special et son style agressif, STUPID en duo avec Yung Baby Tate, l’uppercut de 2019, Working Bitch (en gros, « je travaille salope »). De la rage féminine bien sentie et un mélange réussi. On attend la suite avec impatience. Un éclair bleu zébrant ces meilleurs EP des années 2010, à couper le souffle je dis.
Surkin – Advanced Entertainment System
Année : 2013 | Label : Marble | Genre : Electro
Surkin continue son petit bout de chemin électro techno avec tranquilité et vivacité. Plus rien n’effraie le jeune homme, habitué aux beats en cascade et aux rythmiques en mode éléphant. Et ici, place à la nostalgie des consoles des jeux vidéo des années 90 : NES, Super NES, Megadrive. Dans un trip geek, Surkin nous étonne : Boot Screen et son entrée en matière entre deux parties de Metal Slug, l’incantation électro de Oedo 606, les bruits de ferraille et la batterie en colère de Tiger Rhythm, l’ode de l’acier avec Stronger en duo avec Canblaster, Lakeside et ses airs de BO pour un jeu Mario, Warehouse ou l’arrière plan parfait pour une énième session de Street Of Rage. Parler du passé à la mode 2010, c’est bien aussi…
Etienne de Crécy – No Brain
Année : 2010 | Label : Pixadelic | Genre : Electro/ Dance
Rassurez vous les enfants, pour ces meilleurs EP des années 2010, on peut dire que Monsieur de Crécy n’est pas mort. Non content d’être un rejeton artiste de plus dans une famille déjà bien vernie de ce côté là (son frère, réalisateur, une soeur graphiste), il sort des EP d’une excellente qualité en plus ! On vit vraiment dans un monde pourri… M’enfin, No Brain est un sacré coup de jus dans toute l’installation électrique que constitue la French Electro. Terrible, grinçant, hyperactif, cet hymne est la preuve que les anciens ont encore leur mot à dire dans une époque nébuleuse. On remerciera les contributeurs Serge Santiago, Nobody Beats The Drums, Munk, Disco Villains et Tai pour proposer des remix étonnants tantôt minimal, ambient ou carrément house ou progressive.
Games – Than We Can Play
Année : 2010 | Label : Hippos In Tanks | Genre : Electro
J’ai écouté au tout début de ma longue vie inintéressante que deux EP : Tomorrow Comes Today de Gorillaz, et celui dont on parle à présent. Veuillez excuser mon inculture crasse. Le premier engendra un bon paquet de chef-d’oeuvre, et celui-ci pourra un jour en créer d’autre qui sait. Car Games n’a qu’à son actif ce EP naviguant dans les eaux chaudes de la new wave, de l’italo-disco et de l’électro de soirée classe. Le sublime Strawberry Skies en duo avec Laurel Halo rappelle les débuts excitants de la synthpop 80s option Tangerine Dream, le rêveur Midi Drift, la boum version Breakfast Club Planet Party, le charnel et épuisant Shadows In Bloom et ses accents aquatiques, leur remix I Was Never Meant To Be ou celui de Gatekeeper de Strawberry Skies en mode Playstation.
Skrillex – Bangarang
Année : 2011 | Label : Big Beat / Atlantic | Genre : Dubstep
Qu’on soit bien d’accord, le dubstep existe depuis le début des années 2000, Skrillex n’a rien inventé. Le constat est dur. Mais si les gens innovaient aussi bien que lui, ça ferait longtemps que AJR serait les nouveaux Imagine Dragons. Bangarang, c’est un lattage de crâne, à la rythmique proche de l’enfer avec ses agitations à n’en plus finir. Right In est convenable et presque touchant. Skrillex a quand même du talent et la snob que je suis arrive même à en être convaincue. Breakn’ a Sweat, violent, The Devil’s Den et son déroulement écrasé, Right On Time et sa rythmique explosive, le « presque » hip hop Kyoto, ou encore la douce Summit, et le mélange classique/électro avec Skrillex Orchestra Suite. Je me sens patraque d’un coup…
Qveen Herby – EP7
Année : 2019 | Label : Checkbook Records | Genre : Rap
Et une petite étrangeté venue du Nebraska pour ces meilleurs EP des années 2010. Quand on vient du Nebraska, on n’a vraiment de projets professionnels très détaillés. Mais Qveen Herby nous démontre qu’avec un peu (beaucoup) de talent et une voix super (méga) cool pour rapper, on peut s’en sortir. Après une floppée d’EP tous de très bonne qualité, je fus happée par le flow mitraillette de la donzelle dans l’Ep7. On apprécie le coup de fouet Vitamins, le r’n’b moqueur de Pink Cadillac, et le ravageur casseur de baraque Cheap Talk qui m’a fait aimer ce disque comme jamais. A peine remis, on enchaîne sur Before, faussement joyeuse, Confetti et ses allures de fête de riche qui part à vau-l’eau. Winston, je crois que l’on tient un prochain grand nom du rap féminin. La reine Herby nous passera à la moulinette!
Perturbator – New Model
Année : 2017 | Label : Blood Music | Genre : Electro
A vrai dire, les explorations électroniques de Perturbator m’avaient… perturbé (+1 pour l’originalité). C’était mal connaître ce prodige d’à peine 26 ans qui s’est lentement construit une respectabilité dans le milieu très fermé de l’électro. Fidèle à lui-même, et amoureux de l’esthétique 80s, Perturbator tente pourtant d’ajouter un peu de sang neuf dans ce rouage à la K2000. Le beau et sombre Birth Of A New Model, l’écorchure Tactical Precision Disarray, Vantablack et ses refrains d’outre-tombe, Tainted Empire et l’emballement des machines, Corrupted By Design et sa longue progression, God Complex et son son épuré au rythme tranchant. On se croirait dans le nouveau John Carpenter, version dark. Noir et élégant. Une touche sombre dans ces meilleurs EP des années 2020 un peu trop solaires?
Missy Elliott – ICONOLOGY
Année : 2019 | Label : Atlantic | Genre : R’n’B / Rap
Mesdames et messieurs, ces meilleurs EP des années 2010 montrent des comebacks. La grande reine du rap féminin US est revenue. Et elle a tout cassé. Il était obligatoire qu’elle ait sa propre critique dans cette décennie. Atteinte d’une grave maladie incurable, Missy Elliott a combattu avec la rage d’un lion. Plus qu’une artiste, elle est une mémoire du milieu du rap et a tout vécu : le viol à l’âge de 8 ans, l’abandon, la pauvreté, la misogynie, les bagarres artistiques, la mort de sa protégée Aaliyah et sa maladie qui l’empêche parfois de donner des concerts. Mais Missy s’en fout, elle continue. Throw It Back et son refrain légendaire, le swing de Cool Off, DripDemeanor en duo avec Sum1, beau, classe, frais. Ou le joyeux Why I Still Love You et son style gospel. On salue aussi la version cappella.
Gatekeeper – Giza
Année : 2012 | Label : Merok Records | Genre : Electro
Au risque de choquer les gens, sachez que Giza est leur second EP. A sa sortie, le groupe avait suscité l’intérêt des journaux musicaux, et ils leur avaient souhaité tout le bonheur du monde pour l’avenir. A l’écoute de Giza, on retrouve le passé doré de ces films d’horreurs des années 80 en VHS qui pullulaient à l’époque et que votre père a du certainement regardé après le boulot. Le parfait Chains, et sa course en motos démoniaque, le charme tortueux de Storm Column et ses faux airs de space opéra horrifique, le cauchemar éveillé de Serpent, le spectaculaire Giza et ses monstres de foire, Mirage et sa fantasy sci-fi en mode créatures de l’enfer, Oracle et sa rythmique entêtante qui explose le crâne. Un voyage tourmenté et riche.
Kurt Vile – Square Shells
Année : 2010 | Label : Matador Records | Genre : Folk
Depuis Baby’s Arms de son premier album sorti en 2010, je suis tombée amoureuse des ballades folk écorchées et crues de Kurt Vile. Il suffit d’écouter sa guitare en montée et descente et cette belle voix entre l’enfant et l’ado, pour que votre coeur s’emballe. On s’étonne pour Ocean City, étonnant hymne folk entraînant, Invisibilité : Nonexistent et sa guitare vénère et un rythme parfait, Losing Momentum (For Jim Jarmusch), et ses riffs lourds et mélancoliques, qui serrent le coeur, I Wanted Everything, bucolique et écorché, I Know I Got Religion et sa complexité intérieure, The Finder et son style orientalisant, Hey, Now I’m Movin et sa nostalgie des grands espaces américains. Une magnifique ode à la nature et la vie humaine.
James Blake – CMYK
Année : 2010 | Label : R&S Records | Genre : Electro
Et voici une véritable anomalie dans cette liste : James Blake et son électro recherchée. Si ses longs formats manquent un peu de folie, il n’en est rien pour les EP. CMYK, à priori inaccessible, devient après plusieurs écoutes malléable, vivant. CMYK et ses bruits organiques, Footnotes et son impressionnant développement, I’ll Stay et son esthétique indéniable, Postpone et ses accents garage UK, aux furtifs morceaux de voix sauce R’n’B. Au départ sceptique, on ne peut que se rendre à l’évidence : James Blake est un véritable artisan d’une électro sans compromis. Sous des dehors épurés voire minimalistes, les beats électro manègent ce grand cirque avec une étonnante précision. Superbe.
Anna Wise – The Feminine Act I
Année : 2016 | Label : Autoproduit | Genre : R’n’B
Vous connaissez peut-être cette rousse flamboyante par le biais de Kendrick Lamar : elle est la voix charmante et sensuelle de « Money Trees » et « Bitch Don’t Kill My Vibe« . Il se trouve que le rappeur, charmé de ses talents vocaux, a décidé de l’aider. Ce fut un bon choix. En 2016 sort le premier EP : « The Feminine Act I« . Et c’est très beau. Féministe, ne mâchant pas ses mots, Wise nous propose sa version du nouveau empowerment et enjoint les femmes à avoir confiance en elles. Question musique : perfection assurée. Precious Possession, splendeur mystérieuse, BitchSlut, hymne féministe ravageur, Decrease My Waist, Increase My Wage où elle se moque de son poids et aimerait voir son salaire augmenter. Une tornade rousse à la recherche d’une égalité sociale avec une superbe musique. Et rien que pour ça je dis chapeau.
The Weeknd – My Dear Melancholy
Année : 2018 | Label : XO / Republic | Genre : R’n’B / Electro
J’avoue, la sélection des meilleurs EP des années 2010 était trop difficile et The Weeknd aurait mérité une place. Mais il s’avère qu’il a sorti l’année dernière un EP ma foi fort sympathique. Pour ne pas dire tout bonnement somptueux. Avec lui, on est habitués à une certaine classe, à une recherche profonde des sons qui vont tout renverser, le tout ajouté à une esthétique classe. Ici, rien de nouveau, si ce n’est des nappes sonores entêtantes et des vocalises merveilleuses : Call Out My Name, renversant, Try Me, profond et langoureux, Wasted Times et son rythme lancinant. Seule ombre au tableau, la présence de Gesaffelstein qui ne sert que de fond sonore sans vraiment s’imposer. Cependant I Was Never There et Hurt sont merveilleuses. Après une écoute attentive, notre esprit quitte notre corps et l’on se sent en apesanteur…
Majid Jordan – A Place Like This
Année : 2014 | Label : Warner / Sound | Genre : Electro / R’n’B
Vous vous souvenez du giga-tube Hold On, We’re Goin Home de Drake ? C’était eux. Un duo composé du producteur Jordan Ullman et de Majid Al Maskati. C’est lui, cette voix doucereuse, moelleuse, électrisante. En 2014 sort A Place Like This, superbe EP qui semble ne pas être passé inaperçu car des critiques l’ont adoré. On ne peut que leur donner raison, cet EP est splendide. Forever et son chagrin à peine dissimulé, All I Do, festif, précieux, Her, sensuel à la voix proche du chuchotement qui donne des frissons sur l’échine, U en lévitation, A Place Like This, magnifique conclusion d’un chanteur dont le succès semble inévitable. A côté des géants Frank Ocean ou The Weeknd, peut-être subsiste une place pour Majid Jordan, un duo canadien (tiens, comme Drake), alors que leur chanteur n’a même pas 24 ans. Et déja trop de talent.
Lush – Blind Spot
Année : 2012 | Label : 4AD | Genre : Britpop
Dire que j’aime ce groupe d’amour serait trop peu. J’adore ce groupe, est plus approprié. Mon coeur a fait un bond de huit mètres en apprenant qu’ils avaient sorti un EP. Que dire ? C’est l’EP le plus bouleversant et le plus merveilleux que j’ai écouté de la décennie. Désolée du manque d’inspiration, mais c’est lavérité. Quel bonheur de revoir ce fantastique groupe anglais des années 90 mettre à profit leurs expériences : le tragique et magnifique Out of Control, Lost Boy et sa guitare hypnotique, Burnham Beeches et son refrain plein d’entrain. Rien à dire, un chef-d’oeuvre. Un goût de goudron se profile à l’horizon, car c’est hélas le dernier disque du groupe à cette date. Je pleure, de joie, ou du moins j’essaie. Vous ne m’en voudrez pas ? Ces meilleurs EP des années 2010 sont émotifs je trouve.
Brooke Candy – Opulence
Année : 2014 | Label : RCA Records | Genre : Rap / Electro
Dans cette liste de meilleurs EP des années 2010, vous aimez la douceur de vivre, la légèreté de l’être et les femmes délicates habillées en rose poudré ? Foutez le camp. Car Opulence, c’est l’EP le plus sexuel, le plus ravageur et le plus agressif jamais créé dans la catégorie rap féminin. Sur le ring nous accueillons la poupée blonde aux formes pleines nommée Brooke Candy, que vous avez aperçu dans Genesis de Grimes si comme moi vous traînez trop sur Pitchfork. Espèce d’hipster va. Mais on ne vous en voudra pas de laisser traîner vos oreilles sur ce diamant étincelant et salace : Opulence et son style bling-bling (clip par Steve Klein s’il vous plaît!), Pop Rock, écrit par Sia, Bed Squeak (le lit qui grince, il vous faut un décodeur??) et son rap destructeur, Feel Yourself avec Cory Enemy, et le beau Godzillionnaire, fort, puissant, ravageur. Brooke Candy c’est l’avenir du sale.