Klaus Haapaniemi, tisserand de rêves - Alworld.fr

Klaus Haapaniemi, tisserand de rêves

La broderie vous évoque quelque chose de vieillissant, tout juste bon à réaliser devant un feu de cheminée à siroter un vieux thé trop infusé ? Votre avis risque de changer radicalement à la vue de ces splendeurs de l’avenir réalisées par Klaus Haapaniemi, un finnois vivant à Londres.

A la base simple graphiste s’ennuyant fermement à l’école Lahti à Helsinki, Klaus Haapaniemi puise dans ses racines finnoises pour sublimer le monde qui l’entoure. Reprenant avec une incroyable dextérité le folklore finnois, il exalte la nature sèche et sauvage du pays des fjords : créatures païennes, animaux surchargés de fleurs aux détails inquiétants, environnements ultra-stylisés, camaïeux de couleurs complexes. Tout ce mélange donne à l’ensemble une inspiration d’hystérie visuelle où apparaît parfois des manifestations de notre inconscient : une  araignée blanche effrayante au milieu de roses rouges énormes presque sensuelles, un phoque sérieux au milieu de serviteurs crevettes, des arbres multicolores s’enroulant autour des personnages comme du lierre.
La mythologie de Klaus Haapaniemi se construit au fur et à mesure de ses expérimentations graphiques. Bientôt, le support papier devient trop petit pour contenir toutes ses idées…

Klaus Haapaniemi, tisserand de rêves - Alworld.fr
Klaus Haapaniemi, tisserand de rêves - Alworld.fr

Dans la tête du Finnois, tout devient clair : sa passion pour les arts décoratifs doit s’étendre sur d’autres supports. Sa richesse décorative et l’extrême soin apporté aux couleurs le poussent naturellement à choisir le domaine du textile. Il commence à collaborer avec des studios de design, réalise la décoration intérieure de concept-stores, travaille petit à petit avec le monde de la mode. A son contact, c’est tout un monde qui frémit, qui se meut sous nos yeux. Tout est vivant, de la petite courbe cachée dans un détail jusqu’à l’ours polaire couronné. Les partenaires prestigieux s’enchaînent : en premier Diesel où il officie dans la communication print, puis la maison Bantam où il ira même jusqu’en Italie pour devenir leur directeur artistique et illustateur ! Haapaniemi multiplie alors les collaborations avec Marimekko, Levi’s, Cacharel, Dolce&Gabanna, Stella McCartney ou encore Louboutin. Tous s’arrachent son style définitivement hors normes, source de nouveaux horizons graphiques.

En 2008, récompense suprême, il reçoit alors le Graphic Designer of the Year Award, puis redécore des vitres pour Selfridges à Londres, réalise de magnifiques couvertures de livres pour de grands classiques comme Le Parfum et Le Pigeon de Peter Suskind pour les éditions Penguin Books. Son univers fantasmagorique, dévoilant un côté mortuaire et précieux, se marie à merveille avec l’univers littéraire foisonnant de Süskind.

Klaus Haapaniemi, tisserand de rêves - Alworld.fr

Le déclic vient alors avec la décision d’Haapaniemi de déménager à Londres en novembre 2010. L’expérience enrichissante qu’il a pu acquérir dans la mode lui a permis de prendre la décision de s’investir dans le design textile. Il s’entoure de Mia Wallenius, directeur artistique senior à Gucci qu’il a rencontré en Italie. Mais hors de question de produire beaucoup dans des pays obscurs et ainsi assurer une rentabilité rapide mais excessive. Le designer finlandais veut ressusciter un savoir-faire unique dans sa production textile : utilisation obligatoire de matériaux de qualité comme la soie, le satin ou la laine de mouton anglaise, brocard de soie tissé aux fils de coton local, lin… Puis il décline son univers dans des écharpes en soie imprimée, serviettes, châles, tapis grand format, coussins, poufs… Enfin, Haapaniemi garnit sa collection de précieuses céramiques, de tasses, de vases précieux, et également de ventes d’imprimés originaux signés et numérotés. Du grand art, tout simplement.

Si vous aimez les hiboux, les chats et les grosses fleurs, et que vous êtes assez fortuné pour : 1/ vivre à Londres (mes félicitations) 2/ vous payer ses créations, il est de votre devoir d’aller sur son site personnel :

Klaus Haapaniemi, tisserand de rêves - Alworld.fr